29 janvier 2016

Le prix de la sédentarité

Suite à la douleur insupportable que j'ai ressentie au genou toute la journée mercredi, je me suis décidée à consulter en physiothérapie. Je me doutais du verdict, et la physio l'a confirmé ce soir: syndrome de la bandelette.

L'ironie, c'est qu'en ce moment je n'ai aucune douleur. Rien, nada. J'aurais pu annuler mon rendez-vous et aller gambader joyeusement. Sauf que ça fait quelques fois que j'ai mal pendant et/ou après des sorties, et que ce n'est pas bon signe.

Le positif, par contre, c'est que du repos me permet encore de bien récupérer et que je peux courir une certaine distance / un certain temps sans douleur. Tout n'est pas perdu!

Donc pas d'arrêt de course, mais une diminution de mon volume (= du kilométrage par semaine), ainsi que des exercices de renforcement à faire, notamment pour les muscles fessiers. Ils sont censés être les plus forts du système musculaire, et chez moi ce sont les plus faibles. Et de loin.

Ma chiro me le disait depuis deux ans. Deux autres physios m'ont fortement suggéré de les renforcer, notamment quand j'ai consulté pour une tendinite au talon d'Achille, autre blessure typique des coureurs. J'avais une liste d'exercices et pas d'excuse Et pourtant, je ne me décide pas à les faire avant d'être blessée.

Je fais pourtant attention pour progresser doucement. C'est vrai que les dernières semaines ont été plus chaotiques, avec les températures extrêmement variables, une longue sortie (14km) et une soirée CTM difficile. Ça n'a pas dû aider mon genou, ou plutôt ma bandelette!

Bref, je me suis demandé: qu'est-ce que progresser doucement? Et la réponse que je trouve: ça dépend!!!

Comme je l'ai écrit en novembre, j'ai été férocement sédentaire pendant près de 30 ans. C'est donc normal que, même avec une progression "raisonnable", mon corps risque les blessures. Dur pour l'orgueil, mais normal! Surtout si on considère que je travaille assise, que ce soit au bureau (job payante) ou à la maison (job pas payante).

Heureusement que je n'attends pas trop longtemps avant de consulter. Je ne suis pas loin de pouvoir suivre le groupe C du CTM, mais ce serait présentement inutile (et dangereux) (et stupide) de m'entêter à y aller. Je préfère remettre mes jambes en shape comme il faut et mieux profiter du club, serait-ce au printemps. De toute façon, mes gros objectifs ne se courront pas dans la neige, alors pas de stress de ce côté.

Je vais donc faire mes exercices, plus d'intervalles et du spinning, en attendant de pouvoir augmenter le volume de façon sécuritaire. La physio me revoit dans deux semaines, notamment pour une évaluation de course. Je sais qu'au bout d'un certain temps, je fatigue et ma démarche est toute croche. On verra ensemble comment y remédier.

Plutôt que de déprimer sur ce recul, je prends tout ceci avec un brin de philosophie et beaucoup d'humilité envers mon corps. Je l'ai négligé pendant longtemps, voire maltraité. Encore aujourd'hui, malgré mes beaux discours d'alimentation et de santé, j'abuse encore du sucre et j'ignore des signaux de fatigue pourtant flagrants.

Pas étonnant qu'il réponde par des blessures et de l'épuisement!

Le prix d'une intense sédentarité est assez élevé, surtout si j'inclus les pierres à ma vésicule biliaire qui ont mené à son ablation il y a un an et demi. Je pourrais tout lâcher, fuck off, mais  ma santé mentale exige que je tienne bon. La valeur d'une vie active dépasse grandement ce prix.

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